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2021-10-01

[Aerobuzz.fr] La face cachée de l’Hydrogène


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La face cachée de l'Hydrogène

par Gil Roy
« We choose to go to the Moon in this decade and do the other things, not because they are easy, but because they are hard, because that goal will serve to organize and measure the best of our energies and skills, because that challenge is one that we are willing to accept, one we are unwilling to postpone, and one which we intend to win, and the others, too. » On ne s'en lassera jamais…

A l'époque, le jeune président des Etats-Unis d'Amérique avait estimé qu'il n'y avait pas d'alternative plus mobilisatrice. Il fallait relever le défi, placer la barre le plus haut possible et aller vite. La guerre froide imposait son tempo. Moins de dix ans après cette injonction du président Kennedy (12 septembre 1962), Niel Armstrong posait le pied sur la Lune (20 juillet 1969).

Les Américains y sont allés. Ils en sont revenus. Ils n'y sont encore jamais retournés, mais pendant des décennies, ils ont conservé la longueur d'avance technologique qui leur a été nécessaire pour décrocher la Lune et mettre à genoux leur adversaire. Tout le monde sait aujourd'hui que la Lune était, pour les USA, un moyen. En aucun cas, une finalité.

Guillaume Faury a des airs de JFK quand il parle d'hydrogène. Sa jeunesse. Son charisme. Sa manière de bousculer les codes. Quand l'année dernière, le patron d'Airbus a annoncé la certification d'un avion de ligne à hydrogène dans la décennie à venir, il y avait du John Fitzgerald en lui. GF a défini sa nouvelle frontière. Désormais, tous les efforts de l'industrie aéronautique (européenne à défaut de mondiale) doivent tendre vers cette nouvelle frontière.

Pour les européens d'aujourd'hui, comme pour les Américains des années soixante avec la Lune, l'objectif est de mobiliser les bureaux d'étude et l'opinion publique (appelée à les supporter) sous une bannière fédératrice. La filière industrielle doit jouer le jeu même si elle sait bien que l'hydrogène n'est pas LA solution unique.

A ce stade de nos connaissances, les scientifiques soulignent, en effet, que ce vecteur d'énergie qui focalise toutes les déclarations publiques, pourra, au mieux, être un complément aux carburants durables. Avec un peu de chance, la rupture technologique sera peut-être au bout du chemin. Mais pas forcément là où elle est annoncée…

La quête de l'avion de demain va obliger chercheurs et ingénieurs à explorer, en parallèle, toutes les pistes : le moteur ultra efficient, l'aérodynamique ou encore l'allègement des matériaux. C'est pour toutes ces raisons que l'avion qui verra le jour, indépendamment de sa source d'énergie, sera ultra efficace et pourrait permettre de relever le défi environnemental. Et aux avions de continuer à voler…

Il ne reste plus qu'à inventer l'avion du futur. Et pour cela, l'industrie aéronautique a besoin de talents. De jeunes qu'il faut convaincre que l'aviation a un avenir, que plus que jamais, elle peut leur offrir des perspectives de carrière passionnante. Non, l'aviation n'est pas le grand Satan ! Pourtant, si le flygskam n'a pas réussi à vider les avions, il a semé le doute dans la génération montante. Comment la convaincre que rarement chercheurs et ingénieurs ont eu l'opportunité de vivre une époque aussi existante ? L'Humanité a tout à y gagner !

Le 20 septembre 2021, l'Aéro-Club de France va sonner la mobilisation générale en faveur de la jeunesse, parce que l'aéronautique a besoin d'énergies nouvelles pour aller décrocher cette nouvelle Lune !

Gil Roy