Le ministère de la Défense s'apprête à passer un nouveau contrat de location pour un avion de transport, un Airbus
A321,
un appareil plus petit et aux performances moindres que l'actuel A330
utilisé par l'armée et le gouvernement pour des vols à longue distance,
a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Le ministre de la
Défense, Pieter De Crem (CD&V), a sélectionné ce type d'avion, qui
transporte typiquement de 176 à 200 passagers selon
les aménagements
intérieurs, à la suite d'un appel d'offres lancé en avril dernier pour
un appareil monocouloir. Son choix devrait être avalisé vendredi par le
Conseil des ministres, ont indiqué des sources internes à la Défense à
l'agence BELGA.
La location de l'actuel A330 - le seul appareil
de transport stratégique de l'armée belge, qui a emmené la délégation
conduite par le roi Philippe en Afrique du Sud pour l'hommage rendu
mardi à l'ancien président sud-africain Nelson Mandela - à une compagnie
portugaise expire en effet d'ici la fin de l'année.
L'armée
belge avait mis en service en novembre 2009 cet Airbus A330 - un ancien
appareil de la compagnie faillie Sabena - pour assurer le transport
aérien à longue distance et remplacer deux Airbus A310 vieillissants. La
Défense avait eu recours à une formule innovante, qui consistait à
louer cet Airbus à une compagnie civile, la portugaise Hi Fly, par
l'intermédiaire d'un courtier français, Avico, tout en conservant ses
propres équipages, pour effectuer quelque 2.000 heures de vol par an
pour un montant de douze millions d'euros maximum par an.
Mais
jugé trop gros pour les besoins de l'armée, trop lourd et trop coûteux à
opérer par nombre d'aviateurs, cet Airbus A330 n'a effectué que 1.165
heures en 2010 et 1.114 heures en 2011, pour un coût de 11,6 millions
d'euros pour chacune de ces années. Le nombre d'heures de vol a
toutefois été supérieur aux 2.000 heures en 2013, avec une disponibilité
de l'ordre de 99%, selon des sources informées.
Le futur
appareil qui fait figure de favori, un A321, aura fatalement une
capacité moindre que l'actuel A330 en terme de passagers (270 sièges),
de fret (45 tonnes) et de rayon d'action (10.500 kilomètres), mais sera
moins coûteux à opérer - de l'ordre de deux millions d'euros par an,
selon une source informée.
Avico a également proposé en option,
sans que cela ne figure dans le cahier des charges, de transformer
l'A321 en appareil capable d'effectuer des évacuations médicales, une
capacité dont les forces aériennes européennes sont largement
dépourvues.
L'un des arguments qui a joué un rôle dans le choix
d'un appareil plus petit est la demande en faveur d'un tel avion
formulée par le commandement européen du transport aérien (EATC), basé à
Eindhoven, aux Pays-Bas, à la recherche d'un appareil de ce gabarit,
offrant plus de souplesse et de complémentarité avec les flottes des
autres pays membres (Allemagne, France, Pays-Bas et Espagne).